Les émotions au service de la relation


L'ouvrage de Caroline JAMBON “La co-éducation émotionnelle” (2020) qui s’appuie sur différents auteurs ayant porté des réflexions sur le développement personnel, notamment autour de l’attachement, des émotions, de la parentalité et des besoins fondamentaux,  représente une mine d'or d'informations.

La co-quoi ? La co-éducation émotionnelle c’est “raisonner autrement, [apprendre] à développer des nouvelles manières de penser” avant de vouloir se tourner vers des outils pour améliorer notre communication ou vouloir accueillir nos émotions.
Pour pouvoir espérer une évolution dans nos comportements, il est souvent nécessaire de passer par une prise de conscience de notre fonctionnement mental/schéma de pensée. Puis, de s’informer sur les différents types de communication qui existent, les différentes façons de gérer ses émotions et de les exprimer à l’autre, pour parfaire la relation.

Pouvoir être authentique dans la relation à l’autre, nous permet de le respecter, de nous respecter et de respecter la relation que l’on entretient mutuellement avec un collègue, un ami, un conjoint, un parent…
Être authentique passe notamment par le fait de se connaître et de reconnaître nos émotions. Ces émotions pourront nous permettre de vivre pleinement la relation, simplement (ou difficilement) d’être. Bien sûr, nous pourrons toujours cacher, minimiser ou ne pas intégrer nos émotions au cours de situations “complexes” psychologiquement ou socialement. Cependant gardons à l'esprit que nos comportements tentent toujours de nous servir ou de nous protéger (contre un danger réel ou imaginaire).

La co-éducation émotionnelle a pour objectif principal de permettre de mieux appréhender et apprivoiser ses émotions, pour ensuite les exprimer à autrui.
Dans cet ouvrage, Caroline JAMBON se concentre sur les enfants et la parentalité, mais il me semble que ce concept peut s’appliquer à l’ensemble des relations humaines, auxquelles nous accordons de l’importance.

 ZOOM sur nos émotions primaires


Comme l’explique Caroline JAMBON, une émotion est “une messagère au service de la survie”, elle n’a pas de valence positive ou négative, elle est juste et existe pour une bonne raison.
Leur message se traduit généralement par des sensations corporelles qui viennent dire quelque chose de nos besoins fondamentaux (physiologiques, de sécurité, d’appartenance…) insatisfaits.

On retrouve donc la peur, la colère, la tristesse, le dégoût, la surprise, la honte et la joie.
L’émotion donne un sens aux sensations qui elles-mêmes orientent notre comportement de façon quasi-instantanée. De nos sensations et mouvements découlent nos pensées qui permettent d’identifier nos besoins profonds ainsi que nos manières de se réguler.

Les sentiments peuvent être considérés comme des conséquences et/ou des suites de l’émotion. Les sentiments peuvent exister longtemps et sont peut-être plus perceptibles que l’émotion qui est brève.

Il est intéressant de pouvoir distinguer l’origine de nos émotions, pour leur faire une place et tenter de trouver des solutions de réparations. Par exemple, la source de l’angoisse est la peur, l’origine de la déception est la tristesse. Ainsi, contre qui/quoi suis-je triste ? De quoi ai-je besoin pour aller mieux ? Comment atténuer ma tristesse ?

Gardons en tête que les émotions ont toutes leurs places, même celles qui à première vue pourraient être considérées comme négatives pour notre santé mentale. Elles nous donnent une ligne directrice, des indices pour tendre vers un mieux-être (pour soi et pour la relation).